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Zelda Sayre, écrivaine inclassable, enfant terrible des années folles, dut lutter corps et âme pour exister. Figure phare des années 20, elle brûla sa vie par les deux bouts, se battant contre son mari Francis Scott Fitzgerald qui, sous le feu des projecteurs, fit d’elle sa muse et qui, dans l’ombre, s’accapara la matière littéraire de ses journaux intimes...

Redécouverte sur le tard, elle fut un emblème de l'âge d'or du jazz à titre posthume avant de devenir une icône féministe dans les années 70.
À la fois Southern Belle fascinante mais enfantine, romancière talentueuse et pillée, admirant son mari tout en le haïssant, elle offre ici ses mille visages. Le spectacle de sa vie, dont la temporalité oscille entre vivacité du présent et souvenirs surprenants depuis l’asile, nous fait découvrir une Zelda farouchement éprise de liberté, de danse, de vie, et de musique...

Dans une scénographie vertigineuse entre piste de cirque et parquet de danse, portés par une musique jazz haletante, trois musiciens et une comédienne dressent le portrait d’une figure féministe hors norme.
Alabama song donne à entendre une voix unique, moderne et complexe, sertie de musique swing, créant une atmosphère tendue, charnelle et captivante, à l’image de son héroïne.

Texte : Gilles Leroy • Adaptation et mise en scène : Guillaume Barbot - D’après le roman Alabama Song, prix Goncourt 2007 (édition Mercure de France)
Avec : Lola Naymark (jeu), Pierre-Marie Braye-Weppe (violon, jeu), Louis Caratini (piano, trombone, jeu), Gustave Reichert (batterie, guitare, jeu) • Photo : DR