Culture
En 2021, Antoine Page avait conquis le public de l’Odyssée avec deux films marquants : C’est assez bien d’être fou et Chalap, une utopie cévenole. Quatre ans plus tard, le cinéaste revient dans le cadre du Mois du film documentaire, un rendez-vous national dédié à la richesse du cinéma documentaire et aux regards singuliers des auteurs.
« Nous aimons suivre le travail d’un réalisateur comme on suit une compagnie de théâtre au fil de ses créations », explique Nathalie Adam, bibliothécaire chargée de la programmation. « En 2021, Antoine Page nous avait parlé de Toubib, alors en préparation. Nous lui avions donné rendez-vous lorsque le film serait sorti. C’est aujourd’hui chose faite ! »
Généreux et passionné, Antoine Page signe ses films de bout en bout : écriture, image, son, montage et souvent production. Ce choix d’indépendance est pour lui à la fois une exigence morale et une nécessité créatrice.
Son cinéma, profondément humain, se distingue par une approche artisanale et sincère. Antoine Page revendique une liberté de ton et de rythme, loin des contraintes du marché audiovisuel traditionnel.
Le temps est le fil rouge de son travail. Antoine Page filme longuement, avec patience, pour laisser place à la parole, aux silences, aux hésitations.
« J’aime les moments de flottement, les silences, les reprises... tout ce qui est propre au caractère humain et permet, de fait, une identification du spectateur. », confie-t-il.
Son regard, sans concession, n’élude pas les nuances des parcours, mais invite chacun à se réinterroger sur sa propre trajectoire.