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Les traces du passé sont nombreuses à Eybens : château d'Eybens et château de la Commanderie, grange du château, église...Découvrez l'histoire de ces lieux.

L'origine du nom Eybens

L'histoire de la commune remonte à l'époque gallo-romaine. Les traces les plus anciennes sont celles d'une villa gallo-romaine du Ier siècle, découverte lors d'un réaménagement des places du Bourg.

Le nom "Aiben" apparaît lui dans les archives, autour de 1100. Suivront des variations autour de ce nom, Ebent, Ayben, Aybenum, Aybenco, Eyben...Puis la graphie Eybens devient stable et s'impose à partir du XVIe siècle.

S'il est difficile de savoir précisément à quoi le nom d'Eybens fait référence, deux hypothèses sont avancées : une indication d'eau (le préfixe Ai se rapporte à l'eau – Equo, et le suffixe Benc signifie le lieu) : l'endroit des eaux, en raison des nombreux marais autrefois présents à Eybens. La deuxième hypothèse a trait aux moulins construits sur le ruisseau Verderet (Ebee signifiant vanne de moulin en vieux français).

Le château d'Eybens

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Dominant le bourg historique de la commune, il est situé sur une colline qui surplombe le passage reliant le bassin grenoblois au plateau de Champagnier et aux contreforts de Belledonne. Son origine remonterait au Moyen-Âge, sans être très claire toutefois. Il est possible que la construction initiale ait été celle d'un château fort, l'emplacement du château se prêtant particulièrement bien à un édifice fortifié. La construction du château actuel daterait, elle, de 1610.

L'histoire du château est liée à celles des différentes familles qui se sont succédé sur le domaine : Briançon, Chaponnay, de Surville, Christine de Savoie, Leclet, Périer, Chaper...

 

On peut imaginer le château durant la première moitié du XXe siècle avec ses jardins à la française. Partiellement inoccupé après la seconde guerre mondiale, la remise en état du château débutera dans les années 1970.

 

Parmi les éléments remarquables du château, on notera la chapelle, située à l'intérieur de l'édifice. Transformée en pièce d'habitation après la Révolution, cette chapelle a été rénovée et des fresques en trompe-l'œil datant probablement du XVIIe siècle ont ainsi pu être redécouvertes.

Photos archives du château

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La Grange du Château - Maison de la vie associative et citoyenne

Cette propriété communale a été restaurée à plusieurs reprises. Elle était la ferme du château d'Eybens. Il faut l'imaginer alors couverte de chaumes. Tous les terrains autour faisaient partie du château, y compris le bâtiment qui a accueilli la première école-mairie.

Au cours de ces dernières décennies, elle a accueilli un restaurant, puis un centre de formation et enfin un centre d'associations autour du handicap, et après un court temps d'inoccupation elle est devenue en 2022 la nouvelle Maison de la vie associative et citoyenne.

 

Histoire

Située à proximité de l'ex-stade Charles Piot, la Maison de la vie associative et citoyenne s'est ainsi installée en juillet 2022 dans l'ancienne "grange du château", un bâtiment qui a traversé les siècles à Eybens. Elle date du début du 17e siècle au moment de la reconstruction du château d’Eybens. Le bâtiment servait alors de grange et d’écurie à plusieurs familles de fermiers qui se sont succédé au service du seigneur d’Eybens, propriétaire de nombreuses terres et vignes. Issu de la dernière famille de fermiers du château, Jean-Laurent Guillet est né et a grandi dans l’habitation qui jouxtait la grange. À 87 ans, il garde de nombreux souvenirs de ce lieu : une ferme entourée de vignes où étaient élevés des troupeaux de vaches et de chevaux. Les fermiers y cultivaient aussi de la betterave et du chanvre et produisaient du vin.

En 1949, la famille Guillet quitte la ferme. La grange ainsi que le château restent à l’abandon pendant plusieurs décennies jusqu’au début des années 1970 lorsque la Ville récupère une partie des terrains et réalise quelques travaux.

De 1976 à 1992, la grange est transformée en un restaurant appelé “la Bélinière”.

De 1992 à 2001 elle accueille un centre de formation dont un des associés porteur de handicap fit réaliser une mise aux normes Personnes à mobilité réduite (PMR) du bâtiment.

À partir de 2001 jusqu’à il y a quelques années, l’Office départemental des personnes handicapées de l’Isère (ODPHI) s'y était installée à son tour.

grange du château 11/4
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L'église d'Eybens

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La première mention connue de l’église d’Eybens date de la fin du XIe siècle. Il est précisé dans un document son revenu (12 deniers) qui se situe dans la moyenne supérieure des paroisses du secteur.

Plus tard, des documents du XVe nous apprennent que ce lieu de culte est dédié à Saint Christophe. Il y est également précisé que les Eybinois ont une dévotion particulière pour une croix installée à l’intérieur du bâtiment, qui aurait produit plusieurs miracles.

Une description minutieuse de cette église nous est donnée lors de la visite d’un évêque de Grenoble, en 1767. Elle est retranscrite dans le compte rendu qui suit, dont voici quelques extraits : "(...) 8 toises de longueur sur 3,5 de largeur, lambrifiée et pavée, moitié molasse, moitié planches en bon état, et couverte de tuiles. Une tribune est au dessus de la porte où les pénitents font leur office. Deux bancs sont cités : celui appartenant au Seigneur Le Clet et un autre à monsieur d’Agoult. (...) Le clocher est situé à l’entrée de l’église, fait en forme de tour carrée finissant en flèche couverte d’ardoises où sont attachées deux cloches. Le cimetière environne l’église".

Après la Révolution l’église sert aux audiences du Juge de Paix du canton, le presbytère est transformé en maison d’arrêt et la sacristie sert à la conservation des archives communales ! Cette utilisation profane de l’église provoquera de nombreuses polémiques et ne durera pas.

Face aux travaux de rénovation importants qui deviennent nécessaires et au manque de places à l’intérieur, il sera question d’agrandir ou de reconstruire l’église dès le début du XIXe siècle. C'est finalement une reconstruction qui est retenue en 1865, et les travaux de la nouvelle église s'achèvent en 1868.

 

L'épitathe du 2ème siècle :

Il faut rappeler que la voie romaine de Grenoble à Briançon par l’Oisans, passait non loin d’Eybens avec un diverticule vraisemblable pour desservir la localité antique d’Eybens.
Le premier élément visible (et le seul de nos jours) est la partie inférieure d’un autel de calcaire (0,59 x 0,53 m) comportant une épitaphe en huit lignes, partiellement visibles, encastrée dans le mur ouest de l’église. L’inscription est la suivante :
D(is) M(anibus) / ET MEMORIAE AETERNAE / DEF(unctae) (an)N(orum) XXIV MARCELLINUS / (con)IGI KARISSIM(ae) / (podentumcuravit) ET / SVB ASCIA DEDICAV(it)
« Aux dieux mânes et à la mémoire éternelle de … morte à l’âge de 24 ans, Marcellinus, son mari, à son épouse très chère a pris le soin d’élever (ce monument ?) et l’a dédié sous l’ascia ».
Cette formule "sub ascia dedicavitest" présente dans de très nombreuses inscriptions et fait référence à l’herminette avec laquelle le graveur traçait la dédicace.
L’inscription dont il s’agit ici est datable de la fin du 2è siècle ou de la première moitié du siècle suivant.

Photos archives de l'église

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Château de la Commanderie (anciennement La Maladrerie de la Lévade)

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Les premières traces du château de la Commanderie apparaissent dès la moitié du XIIIe siècle, à l’époque des croisades, sous le nom de « Maladrerie de la Levade ». C’était une léproserie, un endroit où on soignait des lépreux, qui appartenait aux Templiers. L'Ordre du Temple était un ordre religieux et militaire international issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, ses membres étaient appelés « les Templiers ». Ils participèrent activement aux batailles qui eurent lieu lors des Croisades et de la Reconquête. Afin de mener à bien ses missions et notamment d'en assurer le financement, l’ordre constitua à travers toute l'Europe chrétienne et à partir de dons fonciers un réseau de monastères appelés «Commanderies ». Cette activité soutenue fit de l'ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances de l'époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux. La fin tragique de l'ordre mena à nombre de spéculations et de légendes sur son compte et notamment sur les trésors que les Templiers auraient cachés. A la dissolution de l’ordre des Templiers, le Dauphin Jean II s’est emparé de terres et de biens dont certains de la Commanderie D’Echirolles comme La Commanderie. Il récupéra donc aussi de la charge des lépreux.

En 1317, le Dauphin consentit par le biais d’échange de terres à rendre la commanderie au Commandeur d’Echirolles et à l’ordre de Malte, cependant, Le Dauphin garda la charge des lépreux. La Commanderie n’eut donc plus pour fonction d’être une léproserie mais fit partie de la gestion agricole ordinaire des commandeurs d’Echirolles.

Il semblerait que le Château ait été vendu ensuite aux alentours du XVIème siècle car nous n’en trouvons plus de trace dans les procès-verbaux des visiteurs de l’ordre de Malte et de plus il ne faisait plus partie des biens nationaux des ordres religieux lors de la révolutions française. En 1808, le château était la propriété de Joseph Dastier, puis de la famille Brun. Les Brun étaient brasseurs de bières à Grenoble, ils étaient aussi les propriétaires de la « glacière naturelle de la frise ». C’est cette famille qui a modifié le château de la commanderie, pour lui donner la configuration architecturale que nous lui connaissons aujourd’hui au sein de l’hôtel restaurant.

De ces temps passés, il reste encore aujourd’hui deux grandes marques historiques :

  • Deux meurtrières d’origine qui devaient servir à défendre le château
  • Un sarcophage en pierre dont l’origine reste encore un complet mystère.

Concernant le trésor des templiers, il n’en est fait aucune mention sur le domaine de la commanderie d’Eybens mais qui sait, un jour Benjamin Gates viendra peut-être y déterrer un trésor des templiers.

Le dernier bâtiment de la tuilerie

 

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La « Maison Bonneton » avec ses vitraux fut la demeure du Directeur de la Tuilerie, et marque le début du site des deux Tuileries construites le long de l’ancienne route de Vizille. La première briqueterie s’est implantée en 1802 directement sur le sol argileux que proposaient les lieux, plus ou moins à l’emplacement de l’immeuble « La Tuilerie » plus haut sur l’avenue et s’étalait jusqu’au moulin et au pont (à l’orée du bois). La seconde se situait au niveau de la résidence « Les Jardins de la Tuilerie ».

L’extraction est aisée (à fleur de sol) et l’exploitation est faite sur place. De 1810 à 1914 deux tuileries fonctionnent plus ou moins simultanément. Les sites ont été beaucoup construits et déconstruits au fil des propriétaires dont les frères Pellet (pour ceux qui connaissent la rue des Pellets) et Anselme Bonneton (la

rue Bonneton également) dont nous avons vu la Maison avant d’arriver à l’étape.

En milieu de siècle, les 2 tuileries étaient de loin les plus productives de la région grâce à l’importance du dépôt et de la qualité de l’argile. Chaque tuilerie disposait de 1 à 2 fours chacune et d’une cheminé qui s’élevait sur 50 m de haut. Elles effectuaient jusqu’à 12 cuites par an : l’argile était extraite, pétrie, moulée, séchée puis cuite pour devenir rouge. Les fours brûlaient en continu et des permanences étaient effectuées Jour et nuit. Un ordre d’idée de la quantité produite : 3 360 000 pièces par an.

Le cycle de fabrication était le suivant : 10 à 11 jours pour enfourner / 5 à 6 jours pour cuire / 4 à 5 jours pour refroidir / 7 à 8 jours pour défourner. Elles produisaient des articles de qualité et disposaient d’une grande variété de produits (briques, différents types de tuiles, des pots, des objets…). Elles employaient entre 1835 et 1852 entre 45 et 65 ouvriers (hommes, femmes et enfants). En 1914, la Briqueterie située sur le haut de l’avenue est détruite par un incendie et a laissé place après-guerre à une tonnellerie dont le bois utilisé était en grande partie celui des châtaigniers poussant sur la frange verte. Elle employait 40 ouvriers et était alimentée par la force hydraulique du Verderet. La tonnellerie fut à son tour détruite par un incendie dans les années 1942-43. La dernière tuilerie quant à elle fonctionna jusqu’en 1960 et fut démolie en 1984 notamment avec le dynamitage de la grande cheminée de 50 m pour laisser place à la Résidence des Jardins de la Tuilerie.

Les Caves de la Frise

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Les Brasseries de Bière dites « de la Frise » ont été fondées par J.B. BRUN, vers 1830 à Fontaine, (rattaché ensuite à Grenoble). En 1903, elles produisaient 20 000 hectolitres et ont fini par fermer en 1957, avec la démolition des restes en 1987. Ces productions de bière étaient envoyées à Eybens pour vieillir (bière de garde) dans les caves creusées sous la colline du Sabot (env. 1000 m2). La température y était maintenue à environ 0°, grâce à l’introduction de pains de glace par une ouverture au sommet de la colline. La glace provenait jusque vers 1918 de blocs découpés l’hiver dans un étang proche, propriété de la société. Par la suite, la glace arrivait des Glacières du Dauphiné créees à Grenoble.

Jusque vers les années 1930, les énormes cuves de bière arrivaient sur des chars plats tirés par des attelages de 6 à 8 chevaux pour monter la côte finale, grand spectacle pour les écoliers.

La Place de Verdun

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Cela fait bien des siècles que là bat le cœur vivant du bourg-village d’Eybens. Même en devenant mairie cantonale sous la Révolution, Eybens n’avait pas de locaux pour ses réunions et ses archives. Délibérations en plein air devant l’église, au cimetière…, et même à la sacristie de l’église, pendant la Révolution. Puis en 1832, le conseil municipal siège dans la première maison école louée à l’instituteur, à l’angle près de la mairie actuelle (café-restaurant). Cette place était le lieu de tous les grands rassemblements de Fêtes, carnavals, corsos, foires agricoles, vogues…Mais tout le monde festoyait et dansait sur un cimetière souterrain ! En effet, à l’occasion des travaux de réaménagement de la place en 1992, les fouilles ont fait apparaître de nombreux niveaux, depuis l’époque romaine, jusqu’aux fondations de l’ancienne église… Surtout un important cimetière, utilisé du 11ème au 16ème siècle. Le tout est sauvegardé désormais sous nos pas !

Le passage de Napoléon :

De retour de l’Ile d’Elbe, Napoléon rallie Grenoble après avoir franchi les Alpes. Le soir du 7 mars 1815 il traverse Eybens en descendant de Vizille et Laffrey. Ce passage laissera différents souvenirs.

D’abord, une peinture exposée aux Archives Départementales montre une scène de ralliement de troupes à l’empereur à proximité du château d’Eybens, bien que cet événement ait été relaté à Brié. Ensuite différents récits prétendent qu’il fit une halte à l’auberge Ravannat, place de Verdun au Bourg, tenue alors par la Mère Simiand. Celle-ci aurait proposé à Napoléon un bain de pieds dans un chaudron-baquet... Cet épisode, bien que regardé d’un oeil plus que dubitatif par les historiens, fait néanmoins partie de l’imagerie locale. Une inscription relate ce fait sur la façade actuelle de l'ancienne auberge et une borne "Napoléon" est visible à côté de la buvette dans le parc de la mairie.

Dans les années 1750 a été construite la route de grande communication de Grenoble à Vizille. Celle-ci a été appelée plus tard « Route Napoléon », en souvenir du passage de l'illustre personnage.

L'ancienne école

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Après 10 années de procédures et un an de déconstruction, Eybens a eu son 1er bâtiment construit comme une vraie école publique à la fin du XIXè siècle. La première rentrée scolaire s'y est ainsi déroulée en 1890.

Une partie du bâtiment était aussi occupée par la mairie qui se situait auparavant à l'angle de la place du bourg et de l'avenue de Bresson (à la place de l'actuel café de la mairie).

Cette toute première école a aussi accueilli la Maison des associations jusqu'en septembre 2022.

Une expo-photo sur l'histoire d'Eybens

Références bibliographiques et photographiques

- Collectif : Eybens, histoire & mémoire vive (publication de l'association l'Histoire d'Eybens). 

Cette publication est disponible à la médiathèque d'Eybens en consultation et prêt.

 

- Lilian Vargas, ADAYG : Empreintes – Evolution de la vie agricole et rurale des communes d'Eybens, Gières, Herbeys, Poisat et Saint-Martin-d'Hères. (publication SMH histoire – Mémoire vive n°4).

 

- Certaines photographies anciennes sont tirées des albums réalisés par M. Marmet (secrétaire de l'Entente Commerciale dEybens jusqu'en janvier 1967) et offerts à la mairie en 1994.

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